Comment organiser votre session de travail? (partie 2) 

Suite de la Partie 1

5. Analyser et planifier

Qu’est-ce que vous allez faire ? Quel est votre objectif pour aujourd’hui et pour cette session ?

Il vaut mieux réfléchir avant de toucher le piano. Imaginez-vous comment vous voulez jouer,  regardez et analysez encore une fois la partition sur laquelle vous allez travailler.

6. Définir les objectifs réels pour chaque session de travail

Quel problème dois-je résoudre aujourd’hui ?:

  • Apprendre un passage sur lequel je bute toujours?
  • Travailler la balance des voix sur la première page / sur 2 lignes / sur 2 mesures;
  • Mémoriser 2 lignes / 2 mesures;
  • Travailler la main gauche ou la mais droite;          
  • Travailler les voix séparément pour les pièces polyphoniques…

L’objectif et le plan de travail doivent être concrets et il faut les réaliser avant la fin de session.

L’habitude de régler un problème avant d’aller à l’autre est très importante pour les pianistes, dont la pratique contient toujours un ‘million’ de petits défis .

Il vaut mieux prendre le temps, peut-être même y consacrer plusieurs sessions, pour perfectionner ou mémoriser quelques mesures, que de toujours le remettre « à plus tard » . Dès que le problème est identifié, il doit être corrigé au plus vite et non pas repoussé plus tard.

Les objectifs sont plus importants que le temps passé au piano .

Dès le départ, il faut apprendre à établir des objectifs réalistes , c’est-à-dire assez simples, par exemple, 2 mesures au lieu de 2 pages. L’objectif doit être réalisable pendant la durée de la session (10-20-30 minutes) . Normalement, on divise le morceau en phrases musicales sur lesquelles on travaille pendant une session.

7. Doigts corrects

Dès le départ, il est très important de trouver le doigté correct et de mémoriser les positions correctes .

8. Les passages épineux

Pour perfectionner un passage ardu, il vaut mieux le répéter avec une vitesse variée à l’aide d’un métronome. Changez la structure rythmique, vous pouvez accentuer notamment les triplets ou vous pouvez marquer toutes les 1e notes dans les séries de 4. Par ailleurs, il peut être efficace de transposer les phrases compliquées à une autre tonalité.

Prenez votre temps pour travailler un passage difficile, beaucoup de temps s’il le faut… lentement, calmement, jusqu’à ce que vous puissiez le maîtriser.  Cela pourrait être pénible et paraît éternel, mais il vaut la peine de résoudre le problème sans tarder. Il faut mieux mémoriser les passages compliqués, d’abord la partition de la main gauche, puis celle de la main droite. Cela vous aidera même si vous n’avez pas envie de jouer la pièce entière par cœur.  Essayez d’imaginer le clavier quand vous jouez, regardez le clavier et observez « la danse » des doigts pour activer la mémoire visuelle en plus de la mémoire mécanique des doigts.  Attention: imaginez-vous le clavier et pas le texte de la partition.

Ne recommencez pas à travailler du début d’un morceau. Pour chaque session de travail, prenez des parties différentes. Peut-être qu’il vaut mieux commencer le travail à partir du milieu ou fin du morceau. Même le déchiffrage mérite d’être démarré de la fin et non pas du début. Travaillez une phrase par phrase et pas forcément du début jusqu’à la fin.

9. Pratiquez lentement

Je devrais mettre ce conseil au début de cet article et l’écrire en lettres majuscules.

Je comprends très bien que les pianistes ambitieux sont ennuyés de jouer lentement. C’est parfois également une erreur qui peut arriver.

Pourtant, je sais par expérience que lorsque je joue lentement et avec une bonne maîtrise de tous les détails, je n’aurai aucun problème à gagner rapidement en vitesse. Apprenez à vous connaître et faites preuve de patience.

Si vous jouez avec des erreurs, votre cerveau enregistre des erreurs. Les répéter ne fait que freiner votre progrès. Un métronome pourrait vous accompagner pour gagner en vitesse.  Au moment où vous commencez à faire des erreurs, il faut revenir à une vitesse inférieure, analyser, puis retravailler les passages qui vous posent problème.

Pour réussir, vous apprendrez à être méthodique. Même lorsque vous connaissez bien le morceau, il est judicieux de commencer lentement pour vous échauffer et stimuler votre cerveau.

10. Mémorisation

Apprenez par cœur les petites phrases musicales, peut-être les mains séparées.  Cette approche vous permet de stimuler la mémoire analytique et visuelle en plus de la mémoire mécanique.

11. Jouez diversement

Changez la routine : variez le rythme, la dynamique sonore, accélérez ou ralentissez, alternez legato et staccato, etc. Transformez les sentiments, jouez des rôles. Amusez-vous pendant votre entraînement pour trouver votre voix et votre expression artistique.

Musicalement, Lada Bell