Comment organiser votre session de travail? (partie 2) 

(1) Analyser et planifier

Qu’est-ce que vous allez faire ? Quel est votre objectif pour aujourd’hui et pour cette session ?

Il vaut mieux réfléchir avant de toucher le piano. Imaginez-vous comment vous voulez jouer,  regardez et analysez encore une fois la partition sur laquelle vous allez travailler.

(2) Définir les objectifs réels pour chaque session de travail

Quel problème dois-je résoudre aujourd’hui ? :

  • Apprendre un passage sur lequel  je bute toujours ?
  • Travailler la balance des voix sur la première page / sur 2 lignes / sur 2 mesures .
  • Mémoriser 2 lignes / 2 mesures .
  • Travailler la main gauche          
  • Travailler les voix séparément  pour les pièces polyphoniques

L’objectif et le plan de travail doivent être concrets  et il faut les réaliser avant la fin de session.

L’habitude de régler un problème avant d’aller à l’autre est très importante pour les pianistes, dont la pratique contient toujours un million de petits défis .

Il vaut mieux prendre le temps, peut-être plusieurs sessions, pour perfectionner ou mémoriser quelques mesures  que de toujours le remettre « à plus tard » . Dès que le problème est identifié, il doit être corrigé au plus vite et non pas plus tard.

(3) Les objectifs sont plus importants que le temps passé au piano .

Dès le départ, il faut apprendre à établir des objectifs réalistes , c’est-à-dire assez simples, par exemple, 2 mesures au lieu de 2 pages . L’objectif doit être réalisable pendant la durée de la session (15-30-45 minutes) . Normalement , on divise le morceau en  phrases musicales sur lesquelles on travaille pendant une session.

(4)  Doigts corrects

Dès le départ, il est très important de trouver le doigté correct et de mémoriser les positions correctes .

(5)  Les passages épineux

Pour perfectionner un passage ardu, il vaut mieux le répéter avec une vitesse variée à l’AIDE d’un métronome .   Changez la structure rythmique, vous pouvez accentuer notamment les triplets ou  vous pouvez marquer toutes les 1e notes  dans les séries de 4. Par ailleurs, ce pourrait être efficace de transposer les phrases compliquées à l’autre tonalité.

Prenez votre temps pour travailler un passage dur, beaucoup de temps s’il faut, lentement, calmement, jusqu’à ce que vous puissiez le maîtriser.  Cela pourrait être pénible et paraît éternel, mais il vaut la peine de résoudre le problème sans tarder.

Il faut mieux mémoriser les passages compliqués, d’abord la partition de la main gauche, après celle de la main droite. Cela vous aidera même si vous n’avez pas envie de jouer la pièce entière par cœur.  Essayez d’imaginer le clavier quand vous jouez, regardez les claviers et observez « la danse » des doigts pour activer le mémoire visuel en plus de la mémoire mécanique des doigts.  (Attention, imaginez-vous le clavier et pas le texte de partition)

Ne commencez pas à travailler du début d’un morceau. Pour chaque session de travail, prenez des parties différentes. Peut-être qu’il vaut mieux commencer le travail à partir du milieu / fin du morceau . Même le déchiffrage mérite d’être démarré de la fin et pas du début.  Travaillez-vous une phrase par phrase et surtout pas du début jusqu’à la fin.

(6) Pratiquez lentement

Je devrais mettre ce conseil au début de cet article et l’écrire en lettres majuscules.

 Je comprends très bien que les pianistes ambitieux sont ennuyés de jouer lentement . Moi aussi, c’est ma faute trop souvent.

 Pourtant, j’ai une expérience de connaître que si je joue lentement assez de temps et si je maîtrise très bien tous les détails, je n’aurai aucun problème à aller à la vitesse. Cernez-vous et ayez-vous de la patience.

Si vous jouez avec des erreurs, votre cerveau apprend des erreurs. En effet, cela vous fait du mal de répéter des erreurs davantage . Métronome vous accompagne pour aller à la vitesse.  Au moment où vous commencez à faire les erreurs, il faut reculer à la vitesse inférieure et analyser, retravailler les passages qui vous gênent .

Pour la réussite, vous allez apprendre à être méthodique. Même quand vous connaissez bien le morceau, ça  va la peine de commencer lentement pour se réchauffer et activer votre cerveau .

(7) Mémorisation

Apprenez par cœur les petites phrases musicales, toujours les mains séparées.  Cette approche vous permet de stimuler le mémoire analytique et visuel en plus du mémoire mécanique.

(8) Jouez diversement

Changez la routine, changez le rythme, la dynamique sonore, accélérez / ralentissez, changez legato pour staccato etc.  Changer les sentiments, jouer des rôles.  Amusez-vous pendant l’entrainement pour trouver votre voix et votre expressi

Musicalement, Lada Bell